Les pays membres de l’OPEP et leurs alliés dont la Russie ont annoncé une réduction de leur production pétrolière de 10 millions de barils par jour. Un effort d’une ampleur inédite, mais jugé insuffisant par les marchés pétroliers. La réunion de l’OPEP+ était extraordinaire à tous points de vue. Première visio-conférence des ministres de l’Énergie, dans un contexte de confinement à l’échelle mondiale, face au coronavirus, elle s’est poursuivie tard dans la nuit de jeudi à ce vendredi pour aboutir à la plus forte réduction de production de l’histoire de cette alliance de pays exportateurs : -10 millions de barils par jour, soit 10% de l’offre mondiale, dont la moitié consentis par l’Arabie saoudite et la Russie. Pour mémoire, l’OPEP+ n’avait jamais dépassé les 2 millions 200 000 barils par jour de réduction collective. Bond des cours de 11% puis repli Pourtant les marchés pétroliers ont été déçus par cette annonce. Les cours du pétrole ont replongé sous les 32 dollars le baril, après avoir bondi de 11% en cours de séance jeudi et dépassé les 36 dollars. Une source de l’OPEP avait d’abord annoncé qu’une diminution de 20 millions de barils par jour était possible. Ce qui correspondait grosso modo à l’excédent pétrolier actuel. Au bout du compte c’est donc une réduction deux fois moins importante de l’offre qui est consentie. Les marchés doutent qu’elle suffise à éponger tout le pétrole que l’épidémie de coronavirus a rendu inutile, puisque les transports sont très largement interrompus sur la planète entière. Refus du Mexique Par ailleurs l’alliance entre les 13 pays de l’OPEP, menés de fait par l’Arabie saoudite, et les 10 pays hors OPEP, menés par la Russie et qui avaient invité une dizaine d’autres pays à participer, dont la Norvège, le Brésil, le Canada, ont échoué à signer un accord définitif, à cause, officiellement, du Mexique, qui aurait refusé de réduire sa production de 10%. Achats des réserves stratégiques ? Désormais tous les espoirs reposent sur la réunion des ministres de l’énergie du G20, ce vendredi. Cette fois les pays consommateurs, membres de l’Agence internationale de l’Énergie, seront associés. Et donc les États-Unis, qui sont aussi premier producteur de pétrole de la planète aujourd’hui. La Russie exigeait que les États-Unis participent à l’effort de réduction commun. Washington estimait suffisante la diminution de production causée de fait par la chute des cours mondiaux. Une autre solution sera abordée lors de ce G20 : des achats coordonnés de brut pour les réserves stratégiques des pays consommateurs.
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