Le guitariste malien Pédro Kouyaté et l’harmoniciste français Jean-Jacques Milteau ont un désir commun : unir les peuples du monde entier à travers la musique. Chacun d’eux a façonné au fil des années une sonorité généreuse et un discours sincère, mais c’est ensemble qu’ils s’expriment le mieux. Sur l’album Vis ta vie, Pédro Kouyaté a invité Jean-Jacques Milteau à un dialogue musical gracieux et respectueux. Il a aussi convié Mamani Keïta et Abdoulaye Diabaté, entre autres, pour nourrir son propos. De son côté, Jean-Jacques Milteau fait paraître Cross Border Blues en compagnie de Vincent Segal et Harrison Kennedy. Une autre manière de faire tomber les barrières. Pédro Kouyaté a débuté sa carrière en compagnie de personnalités éminentes de L’Epopée des musiques noires. Il fut le partenaire de scène de Toumani Diabaté et Boubacar Traoré, mais c’est en arrivant en France que son inspiration se développe. Il entend, au hasard de ses prestations dans le métro, l’agitation de la cité et ressent cet environnement sonore comme un terreau fertile pour ses futures aventures musicales. Dix ans après ses premiers pas dans la ville lumière, et six albums plus tard, Pédro Kouyaté semble avoir trouvé sa voie et conjugue au pluriel ses racines culturelles en mâtinant ses œuvres d’accents venus d’autres horizons. Sans renier son identité propre, il veut être un musicien dont l’ouverture d’esprit lui permet de converser avec ses contemporains au-delà de leurs origines respectives. Jean-Jacques Milteau n’a, certes, pas suivi le même chemin, mais il partage cette vision humaniste de la création artistique. Véritable globe-trotter, il parcourt la planète depuis des décennies à la rencontre de ses homologues instrumentistes. Il n’est donc pas curieux qu’il ait honoré la sollicitation de Pédro Kouyaté quand lui-même a convié sur ses albums des personnalités aussi imposantes que Gil Scott-Heron ou Terry Callier, par exemple. L’enjeu est finalement toujours le même : bâtir des ponts plutôt que des murs ! À une époque où le monde se rabougrit, où les peuples se recroquevillent, par ignorance ou par peur, savourer ces échanges chaleureux est fort réconfortant. La musique serait-elle la solution à tous nos maux ? N’est-elle qu’une goutte d’eau dans cet océan de défiance ? Les vieux ronchons prompts à refuser une main tendue trouveront toujours une bonne raison de minimiser l’impact de l’art sur les consciences. Et pourtant, l’histoire a souvent été bousculée par l’inventivité débridée et la force expressive de vaillants frondeurs. Pédro Kouyaté et Jean-Jacques Milteau nous alertent et nous font espérer. Leur rôle social est indéniable. Sachons les accompagner dans cette téméraire destinée et applaudissons-les à chacun de leur concert. Jean-Jacques Milteau se produira le 8 octobre 2018 au Café de la Danse à Paris avec ses prestigieux acolytes, Harrison Kennedy et Vincent Segal. Pédro Kouyaté présentera le fruit de son inspiration, le 10 novembre 2018 également, au Café de la Danse où il sera rejoint par de nombreux invités dont Rocé, Oxmo Puccino, etc. Site de Jean-Jacques Milteau Site de Pédro Kouyaté
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