À quelques jours de sa participation au "CZ Festival" du Baiser Salé à Paris, en compagnie de Ray Lema et Irving Acao, le batteur camerounais Félix Sabal-Lecco vient nous conter ses aventures musicales aux côtés de quelques figures essentielles de notre temps. On ne le dit pas assez, mais la maîtrise de ce rythmicien hors-pair a séduit des artistes aussi divers que Manu Dibango, Peter Gabriel, Sting, Herbie Hancock, Paul Simon et même… Prince ! Cette prestigieuse épopée valait bien une conversation radiophonique sur nos ondes. Dans la grande famille des musiciens émérites, le nom de Félix Sabal-Lecco revient systématiquement. Il faut dire que ses nombreuses collaborations, depuis facilement 30 ans, lui ont valu les louanges de personnalités comme Salif Keita, Lenny Kravitz, Jeff Beck, Jowee Omicil ou Jonas Hellborg. Qu’importe les différences culturelles, ce sont les échanges musicaux et la camaraderie qui décident de son investissement artistique. Jouer dans la cour des grands n’est cependant pas un exercice facile. Il faut persévérer et ne jamais oublier les années de vache maigre. Félix Sabal-Lecco a connu ces moments de doute et de déséquilibre social qui fragilisent le statut d’artiste. Il aura fallu la clairvoyance d’un illustre chef d’orchestre pour que la destinée de Félix Sabal-Lecco s’accélère. Au cœur des années 80, Manu Dibango recherchait des musiciens pour assurer une prestation radiophonique à Paris. Il proposa à Félix et à son frère, Armand (bassiste), de l’accompagner sur les ondes de France Inter. En quelques heures, les deux jeunes apprentis devinrent la nouvelle section rythmique du saxophoniste camerounais. Ce fut la première étape d’une épopée prestigieuse qui propulsa Félix Sabal-Lecco sur les scènes internationales. En tournée avec son chaperon, il eut le privilège de croiser la route de véritables stars et de saisir l’opportunité de se confronter à leur univers musical. Le chanteur Paul Simon, en pleine quête afro-créative, fit par exemple le pari de réenregistrer les ébauches de son album The Rhythm of the Saints de 1990 en découvrant les prouesses percussives de Félix Sabal-Lecco qui devenait, sans vraiment s’en rendre compte, un musicien très sollicité quitte à mettre de côté ses propres projets. On le sait moins, mais Félix chante aussi ! Il a même imaginé des adaptations de mélodies françaises célèbres pour un futur album dont on attend la parution depuis bien trop longtemps. De Bécaud à Aznavour, en passant par Jacques Dutronc, une quarantaine de titres revus et magnifiés par l’audacieux batteur n’attend plus que l’impulsion d’un label pour voir le jour. Gageons que l’année 2020 sera réjouissante et productive pour cet instrumentiste talentueux à l’écoute de ses contemporains. Le Baiser Salé à Paris: Canonge/Zenino font leur festival (28 janvier au 1er février 2020).
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