Les betteraviers français, premiers producteurs de sucre d'Europe, déplorent des pertes financières pour la deuxième année consécutive. Ils entrevoient une amélioration en 2020. Les betteraviers français sont à nouveau dans le rouge en 2019. Avec des cours mondiaux du sucre qui ont plongé à 300 euros la tonne en Europe, les surfaces ont reculé de 7%. Les rendements ont en outre été faibles, du fait de la sécheresse ou, inversement, des pluies trop abondantes. Les betteraviers devraient produire encore moins de sucre cette année, 5 millions de tonnes. Faute d'usine, 1 500 betteraviers abandonnent Dans le même temps les coûts de production ont augmenté, avec le remplacement des néonicotinoïdes interdits en France, par des insecticides moins efficaces et plus chers... À l'arrivée les planteurs perdent 300 à 500 euros à l'hectare. Avec la fermeture annoncée de quatre sucreries sur le territoire français, 1 500 betteraviers n'ont plus de débouché et doivent abandonner cette culture. Alors que l'Europe est devenue importatrice nette de sucre. Une compensation : l'essor de l'éthanol Il y a tout de même des raisons d'espérer pour la filière sucrière française. Si le sucre n'a pas été rémunérateur, l'éthanol-biocarburant a connu un essor fulgurant. Ce « pétrole vert de betterave » comme le surnomme la filière, est actuellement mieux valorisé que le sucre sur le marché mondial ! Les betteraviers se sont aussi un peu diversifiés dans le sucre bio. Rebond de 30% des prix européens en 2020 ? Mais c'est la remontée des cours mondiaux du sucre depuis octobre qui leur redonne le sourire actuellement. La production planétaire est au plus bas depuis quatre ans, elle sera inférieure à la consommation en 2019/2020, mais aussi la saison suivante. Un déficit qui sera couvert par les stocks, principalement situés en Inde. Les prix de vente devraient donc aussi grimper en Europe, de 30%, espère la filière française, ce qui laisse présager le retour à une marge positive pour les planteurs. Entre temps, ces derniers ont exigé des contrats plus favorables des sucriers Tereos et Cristal Union. Ils ont aussi constitué des organisations de producteurs, les premières d'Europe dans le sucre, pour négocier avec Saint-Louis Sucre, filiale aujourd'hui du puissant groupe allemand Südzucker.
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