L’invitée : Cécile Vast, docteure en histoire, chercheure associée au LAHRA
Le livre : Pierre Laborie, Penser l’événement, 1940-1945, Paris, Gallimard, « Folio histoire », 2019.
La discussion :
Un projet éditorial qui prend source dans les derniers textes que Pierre Laborie composait à la fin de sa vie
Son expérience personnelle de la guerre et de la mort, enfant, au printemps 1944 dans le Lot
La question du silence et la difficulté de son interprétation historique
Un parcours de recherche débuté à la fin des années 1960, comme professeur du secondaire, et en lien avec le Comité d’histoire de la 2e guerre mondiale, et qui aboutit à l’EHESS
Une démarche inscrite dans une approche collective de la recherche, initiée par les colloques « La Résistance et les Français » à partir des années 1990
La recomposition des rapports entre historiens et témoins de la Résistance dans ces mêmes années 1990
L’épisode marquant que fut la table ronde de 1997 organisée par Libération, et le malaise qu’elle a suscité parmi des historiens comme Antoine Prost xxx article collectif
Le clivage dans l’historiographie de la Résistance entre deux types d’approches : priorité à son efficacité, ou à son inscription sociale ?
Les critiques apportées par Pierre Laborie à la « vulgate » voulant que les Français aient été collectivement veules sous l’Occupation, liée notamment à la réception du film Le Chagrin et la Pitié
Des positions historiographiques critiques envers certains aspects des travaux de Robert Paxton et Henry Rousso
Les concepts introduits par Pierre Laborie, comme « crise d’identité nationale », « penser-double », « non-consentement »
La dialectique de l’événement et de la structure dans son travail, en lien avec l’effondrement de 1940
Conseil de lecture
Références et conseils de lecture :
« Pierre Laborie, un historien “trouble-mémoire” » (article sur Pierre Laborie avec liens et entretiens)
« Déplorable leçon d’histoire » : Tribune cosignée par Pierre Laborie suite à la table-ronde avec les époux Aubrac organisée par Libération en 1997.
Parmi les travaux de Pierre Laborie :
– Résistants vichyssois et autres : l’évolution de l’opinion et des comportements dans le Lot de 1939 à 1944, Paris : Éditions du CNRS, 1980
– L’opinion française sous Vichy : les Français et la crise d’identité nationale, Paris, Seuil, 1980.
– Le chagrin et le venin. La France sous l’Occupation, mémoire et idées reçues, Paris, Bayard, 2011
Travaux cités durant l’émission :
– François Azouvi, Le Mythe du grand silence. Auschwitz, les Français, la mémoire, Paris, Fayard, 2012.
– Eberhard Jäckel, La France dans l’Europe de Hitler, Paris, Fayard, 1968.
– Alf Lüdtke, « La domination au quotidien. “Sens de soi” et individualité des travailleurs en Allemagne avant et après 1933 », Politix, 4/13, 1991.
– François Marcot (dir.), avec la collaboration de Bruno Leroux et Christine Levisse-Touzé, Dictionnaire historique de la Résistance – Résistance intérieure et France libre, Paris, Robert Laffont, « Bouquins », 2006.
– Robert Paxton, La France de Vichy, Paris, Seuil, 1972.
– Henry Rousso, Le syndrome de Vichy (1944-1987), Paris, Seuil, 1987.
Conseil de lecture :
Claude Mauriac, Le temps immobile, 10 vol. Grasset
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