Évangile de Jésus Christ selon saint Luc En ce temps-là, parmi les disciples le Seigneur en désigna encore 72, et il les envoya deux par deux, en avant de lui, en toute ville et localité où lui-même allait se rendre. Il leur dit : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. Allez ! Voici que je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales, et ne saluez personne en chemin. Mais dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord : “Paix à cette maison.” S’il y a là un ami de la paix, votre paix ira reposer sur lui ; sinon, elle reviendra sur vous. Restez dans cette maison, mangeant et buvant ce que l’on vous sert ; car l’ouvrier mérite son salaire. Ne passez pas de maison en maison. Dans toute ville où vous entrerez et où vous serez accueillis, mangez ce qui vous est présenté. Guérissez les malades qui s’y trouvent et dites-leur : “Le règne de Dieu s’est approché de vous.” Mais dans toute ville où vous entrerez et où vous ne serez pas accueillis, allez sur les places et dites : “Même la poussière de votre ville, collée à nos pieds, nous l’enlevons pour vous la laisser. Toutefois, sachez-le : le règne de Dieu s’est approché.” Je vous le déclare : au dernier jour, Sodome sera mieux traitée que cette ville. » Source : AELF Méditation Père Emmanuel Pic Malgré les difficultés, la mission continue. Elle s’organise. Les disciples sont envoyés 2 par 2, avec des consignes précises : ne s’encombrer de rien, rester dans les maisons où ils seront accueillis, ne pas passer de maison en maison. Annoncer l’Évangile, ce n’est pas du porte-à-porte. C’est s’enraciner en un lieu, partager une vie fraternelle là où on est envoyé et reçu. C’est préparer la venue de Jésus et de son règne, qui ne saurait tarder. Pour Jésus, la mission est une moisson, à laquelle il appelle des ouvriers. Étonnante image, pour nous qui pensons que le missionnaire est celui qui doit semer le bon grain de la Parole, qu’il est l’homme de la Parole. Eh bien non. Le missionnaire ne vient pas d’abord pour planter, pour semer, pour organiser. Il vient pour récolter le fruit de ce qui a été semé par d’autres que lui – par le Christ, par Dieu lui-même. Être missionnaire, c’est donc d’abord se tenir dans une attitude d’accueil, d’écoute. C’est reconnaître les fruits qui sont déjà là. Cela suppose d’admettre que tout ne vient pas de soi, que tout peut-être ne se déroulera pas comme prévu, que le fruit est bien là mais que ce n’est pas celui qui était attendu. Il ne s’agit pas d’arriver avec des vérités à annoncer ; il s’agit de se mettre à l’écoute, de regarder autour de soi, et de s’émerveiller de l’œuvre de l’Esprit chez ceux qui l’accueillent. Être missionnaire, c’est aussi discerner, au milieu de tout ce qui se vit, les signes du travail de Dieu qui est déjà à l’œuvre sans nous. Être missionnaire, c’est enfin agir pour donner des signes tangibles de la présence du Royaume. Guérissez les malades, dit Jésus, et n’omettez pas de leur dire que leur guérison est signe de la présence du Royaume de Dieu. Regarder, discerner, transformer : trois verbes pour structurer la mission à laquelle nous, disciples, sommes appelés.
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