Évangile de Jésus Christ selon saint Luc En ce temps-là, Jésus disait : « Lequel d’entre vous, quand son serviteur aura labouré ou gardé les bêtes, lui dira à son retour des champs : “Viens vite prendre place à table” ? Ne lui dira-t-il pas plutôt : “Prépare-moi à dîner, mets-toi en tenue pour me servir, le temps que je mange et boive. Ensuite tu mangeras et boiras à ton tour” ? Va-t-il être reconnaissant envers ce serviteur d’avoir exécuté ses ordres ? De même vous aussi, quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné, dites : “Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir” » Source : AELF Méditation Père Bernard Devert Nous sommes des serviteurs quelconques ; nous n’avons fait que notre devoir. Jésus, pourtant, nous dit ailleurs dans l’Evangile : je ne vous appelle plus serviteurs mais mes amis. Ici le mot serviteur doit être entendu, non comme une différenciation mais comme une communion au sens de la mission qui conduit Jésus à être le serviteur des serviteurs. Charles de Foucauld nous dit de ne pas chercher la dernière place, elle est occupée pour toute éternité par le Seigneur. Nous ne sommes pas le centre du monde. Si d’aventure nous entendons nous y placer, le Christ nous invite à un déplacement, rappelant que « le messager n'est pas plus grand que celui qui l'envoie ». La Bonne Nouvelle nous donne-t-elle à voir le Fils de l’Homme dans les allées du pouvoir ; Il y fut poussé pour être condamné et nous savons dans quelles conditions ignominieuses Christ se met du côté des plus vulnérables. Nous le voyons aux marges pour se faire reconnaître au milieu des pécheurs et des sans-grade. Son engagement auprès d’eux Lui sera toujours vertement reproché, jusqu’à perdre tout crédit pour avoir vécu avec ceux-là mêmes qui, venus au monde, ne trouvaient pas de place et la trouvent si peu encore. Le messie était attendu dans les palais, il viendra dans une étable. Les puissants, par leur savoir, le rencontreront, quelques-uns repartiront par un autre chemin. Ceux exerçant un pouvoir politique et même spirituel – le comble tenteront de le faire taire, puis le crucifieront pour n’y être point parvenus. Le cri de Dieu demeure le cri des pauvres. Le serviteur ne se sert pas du nom de son maître ; en tout cas il ne l’utilise pas pour justifier ses propres arbitrages ou encore ses ambitions économiques, politiques. Le cléricalisme qui n’est pas seulement celui des clercs, est un des maux qui abiment l’Eglise pour abandonner les plus fragiles. Ce matin, à l’écoute de la Parole de Jésus, quel service accepterions-nous de prendre pour dire non à des situations déshumanisantes. Que de frères en attente ; les rejoindre, c’est cheminer vers le Seigneur.
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