Évangile de Jésus Christ selon saint Luc En ce temps-là, Hérode, qui était au pouvoir en Galilée, entendit parler de tout ce qui se passait et il ne savait que penser. En effet, certains disaient que Jean le Baptiste était ressuscité d’entre les morts. D’autres disaient : « C’est le prophète Élie qui est apparu. » D’autres encore : « C’est un prophète d’autrefois qui est ressuscité. » Quant à Hérode, il disait : « Jean, je l’ai fait décapiter. Mais qui est cet homme dont j’entends dire de telles choses ? » Et il cherchait à le voir. Source : AELF Méditation Père Michel Quesnel Pendant que les Douze sont partis en mission, en attendant de raconter leur retour, l’évangéliste occupe son lecteur en lui parlant de tout autre chose. Hérode entre en scène. Non pas Hérode-le-Grand, mort en 4 avant notre ère, mais Hérode Antipas, son fils, tétrarque de Galilée et vassal des Romains. Il cherchait à voir Jésus, dit le texte. Pour quel motif une telle curiosité ? Espérait-il voir Jésus faire un miracle ? Ce n’est pas impossible. On le retrouvera plus tard dans le récit de la Passion, habité par un tel désir. Evidemment, Jésus n’y cédera pas. Hérode avait-il peur de quelque chose ? C’est vraisemblable. Il avait fait enfermer Jean Baptiste, il l’avait fait exécuter de façon particulièrement odieuse. Il n’avait que méfiance et haine pour ces prédicateurs populaires qui dénonçaient la façon dont les grands de ce monde exerçaient leur pouvoir. Il était donc à l’affut de toute information, il écoutait radiotrottoir sur toutes les hypothèses concernant l’identité de Jésus : peut-être Jean le Batiste ressuscité ; peut-être Elie de retour sur terre, peut-être un autre prophète… De toute façon, il n’y avait aucune bienveillance dans son besoin de savoir. Son attitude nous interroge lorsque nous entendons dire qu’il se fait du bien quelque part. De quel type est notre curiosité ? Mieux savoir pour mieux critiquer ? Ou, au contraire, rejoindre les lieux où le bien s’opère pour apporter notre soutien à ceux qui en sont les auteurs ? La curiosité est une belle chose lorsqu’elle est bienveillante. C’est un poison si nous ne sommes pas prêts à nous laisser changer en bien par ce que nous découvrirons. Donne-nous, Seigneur, une curiosité féconde.
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